# Les entreprises à Shanghai sont-elles souvent concernées par la taxe sur les ressources ? Un expert démêle le vrai du faux Bonjour à tous, je suis Maître Liu de Jiaxi Fiscal. Avec 12 ans d’accompagnement d’entreprises étrangères et 14 ans d’expérience dans les procédures d’enregistrement, j’ai vu passer beaucoup de questions, et celle sur la taxe sur les ressources à Shanghai revient souvent, comme une petite musique de fond dans les discussions avec les investisseurs. Beaucoup arrivent avec cette idée préconçue : « Shanghai, c’est la finance, les services, la haute-tech… la taxe sur les ressources, ça doit être pour les mines du Shanxi ou les puits de pétrole du Nord, pas pour nous ici ! ». Et c’est là que le bât blesse. Cette perception, bien que compréhensible, peut mener à des oublis coûteux. Cet article vise justement à clarifier ce point : **la taxe sur les ressources n’est pas un impôt exotique pour Shanghai, mais une réalité tangible pour un certain nombre d’entreprises, souvent à leur insu.** Nous allons explorer cette question sous plusieurs angles pour vous donner une vision claire et pratique, loin des généralités.

Portée réelle de l'impôt

Quand on parle de taxe sur les ressources, l'image qui vient immédiatement à l'esprit est celle des industries extractives lourdes. Pourtant, son champ d'application est bien plus subtil. En droit chinois, la taxe sur les ressources est levée sur l'exploitation de *ressources naturelles énumérées par la loi*, comme les minerais, le pétrole, le gaz, le charbon, le sel, et… l'eau. C'est ce dernier point qui est souvent la clé à Shanghai. La ville, bien que métropole tertiaire, abrite une activité manufacturière diversifiée. Prenons l'exemple d'une usine de fabrication de semi-conducteurs dans le parc de Zhangjiang. Son processus de production est extrêmement gourmand en eau ultra-pure. Si cette entreprise puise directement dans les nappes phréatiques ou les ressources en eau de surface pour ses besoins industriels, elle entre potentiellement dans le champ d'application de la taxe sur les ressources sur l'utilisation de l'eau. Ce n'est pas une hypothèse d'école. J'ai accompagné une entreprise allemande spécialisée dans les revêtements de surface qui a été surprise, plusieurs années après son installation, par un redressement fiscal pour défaut de déclaration et de paiement de cette taxe. Ils utilisaient de l'eau en grande quantité pour le nettoyage de leurs pièces et puisaient dans un forage sur site. Ils étaient persuadés que toutes leurs obligations se résumaient à la taxe professionnelle et à la TVA. La facture, avec les majorations, a été un électrochoc.

Il ne s'agit pas de faire peur, mais de souligner que la définition légale prime sur les impressions. Les autorités fiscales de Shanghai, comme ailleurs en Chine, se basent sur des listes précises de produits taxables. Une entreprise qui utilise du sable de quartz (une ressource minérale) comme matière première, ou qui exploite de la chaleur géothermique pour son chauffage, peut également être concernée. La clé est de procéder à une analyse fine de son cycle d'approvisionnement et de production. Est-ce que je prélève, achète ou utilise une ressource naturelle dans son état primaire ou quasi-primaire ? Si la réponse est oui, il faut creuser. C'est un travail fastidieux, souvent négligé par les services financiers surchargés, mais il est crucial pour une conformité totale.

Cas concrets à Shanghai

La théorie, c'est bien, mais le terrain parle encore plus. Je me souviens d'un client, un fabricant français de produits cosmétiques de luxe installé à Minhang. Leur processus incluait l'utilisation d'eau thermale, qu'ils faisaient venir par camion-citerne d'une source située en dehors de Shanghai. Leur question initiale portait sur la déductibilité de ces frais de transport. En creusant, nous avons découvert que la source elle-même était assujettie à la taxe sur les ressources, et que cette taxe était répercutée dans le prix d'achat de l'eau. Bien que l'entreprise ne soit pas le redevable direct (c'était la société exploitant la source), la compréhension de cette mécanique a permis de mieux négocier les contrats et de s'assurer que la facturation était régulière. À l'inverse, un fabricant de briques et matériaux de construction dans le district de Jinshan utilisait de l'argile locale. Là, il était bien le redevable direct. L'entreprise avait omis de s'enregistrer pour cet impôt, pensant que seules les grandes carrières étaient concernées.

Un autre cas intéressant concerne le secteur de la restauration et de l'hôtellerie haut de gamme. Certains établissements, pour se démarquer, mettent en avant l'utilisation d'"eau de source naturelle" pour leurs thés ou leurs soins spa. Si cette eau est prélevée directement d'une source ou d'un puits sur la propriété ou sous contrat d'exclusivité, la question de la taxe sur les ressources se pose. Bien souvent, la direction financière n'est même pas informée de cette particularité opérationnelle décidée par le marketing ou les services techniques. Cela crée un risque silencieux. Ces exemples montrent que l'assiette de la taxe à Shanghai est moins liée à un secteur industriel lourd traditionnel qu'à des *usages spécifiques de ressources naturelles*, qui peuvent se nicher dans des activités a priori très éloignées de l'extraction minière.

Pièges administratifs

C'est peut-être l'angle le plus critique pour un investisseur. Le principal piège n'est pas de devoir payer la taxe, mais de ne pas savoir qu'on doit la payer. L'administration fiscale chinoise fonctionne sur le principe de l'autodéclaration. C'est à vous, contribuable, de connaître la loi et de vous déclarer. En cas d'omission, ce n'est pas une simple régularisation : vous vous exposez à des *pénalités de retard* (généralement 0,05% par jour sur le montant dû), et potentiellement à une amende pouvant aller jusqu'à cinq fois le montant de la taxe éludée. Pour une entreprise qui utilise beaucoup d'eau souterraine depuis des années sans déclaration, l'addition peut être salée.

Le deuxième piège est la complexité du calcul. Le taux de la taxe sur les ressources n'est pas uniforme. Il est fixé par les autorités provinciales (donc le gouvernement municipal de Shanghai) dans une fourchette nationale. Il peut être proportionnel au volume extrait (par tonne ou mètre cube) ou ad valorem (un pourcentage de la valeur de vente). Pour l'eau à Shanghai, par exemple, le taux et les modalités peuvent varier selon que le prélèvement est destiné à un usage industriel, agricole ou domestique, et selon la source (eau de surface, eau souterraine). Se tromper dans la catégorisation ou appliquer le mauvais taux est une erreur fréquente. Enfin, il existe parfois des exemptions ou réductions (pour la réutilisation des eaux usées traitées, par exemple) qu'il faut savoir identifier et solliciter. Sans une veille réglementaire active, il est très facile de se perdre dans ce dédale.

Comparaison régionale

Il est vrai que la pression fiscale liée aux ressources est structurellement plus faible à Shanghai qu' dans les provinces minières. Au Shanxi ou en Mongolie-Intérieure, la taxe sur les ressources peut constituer une part significative du chiffre d'affaires des entreprises et des recettes locales. À Shanghai, son poids budgétaire est marginal. Mais cette comparaison macro est trompeuse pour l'entreprise individuelle. Pour une PME shanghaïenne qui utilise une ressource taxable, le taux appliqué (par m³ d'eau par exemple) est le même que celui qui s'appliquerait à une entreprise similaire dans le Jiangsu voisin, toutes choses égales par ailleurs. La différence réside dans la fréquence et l'intensité des contrôles.

Shanghai, en raison de la sophistication de son économie et de son administration, dispose d'un système fiscal très informatisé et intégré. Les données de consommation d'eau des entreprises (fournies par la compagnie des eaux ou relevées sur les forages) peuvent, en théorie, être croisées avec les déclarations fiscales. Même si ce croisement n'est pas systématique, le risque existe. Dans les régions plus dépendantes des industries extractives, les contrôles sur cette taxe sont évidemment plus routiniers et pointus. À Shanghai, le contrôle peut sembler plus aléatoire, mais il est souvent plus "intelligent" et ciblé, s'appuyant sur des analyses de risque. Ne pas être dans une région "ressource" n'est donc pas une garantie d'impunité, c'est simplement un contexte de risque différent.

Stratégies de conformité

Alors, comment faire pour dormir sur ses deux oreilles ? La première étape, et la plus importante, est un *audit de vulnérabilité*. Il ne s'agit pas d'une mission complexe, mais d'une revue systématique. Listez toutes les matières premières et intrants que vous utilisez. Pour chacun, posez la question : est-ce une ressource naturelle prélevée directement (eau, sable, argile) ? Est-ce un produit minéral ou énergétique dans un état peu transformé ? Consultez la "Liste des articles assujettis à la taxe sur les ressources" publiée par les autorités. En cas de doute, le plus sage est de solliciter un avis professionnel ou même de demander un *ruling* (avis écrit préalable) à l'administration fiscale locale de Shanghai. C'est une procédure qui existe et qui offre une sécurité juridique.

Ensuite, internalisez la gestion. Désignez une personne (en interne ou votre cabinet conseil) responsable du suivi de cette obligation. Cette personne doit connaître les taux en vigueur à Shanghai, les périodes de déclaration (souvent mensuelles ou trimestrielles) et les formulaires à utiliser. Elle doit aussi monitorer les éventuels changements de réglementation. Une bonne pratique est d'intégrer ce point dans le processus de due diligence pour tout nouveau projet d'investissement ou changement de process. Enfin, explorez les possibilités de réduction. L'État encourage l'économie des ressources. Si vous investissez dans un système de recyclage de l'eau en circuit fermé, vous pourriez peut-être bénéficier d'une réduction de l'assiette taxable. C'est un argument à la fois financier et RSE.

Les entreprises à Shanghai sont-elles souvent concernées par la taxe sur les ressources ?

Évolution future

Regardons maintenant vers l'avant. La tendance nationale et mondiale est claire : la protection des ressources et la tarification de leur utilisation vont se renforcer. La Chine a réformé sa taxe sur les ressources il y a quelques années pour la rendre plus efficace et écologique. À l'avenir, on peut s'attendre à deux évolutions possibles qui toucheront même Shanghai. Premièrement, un *élargissement progressif de l'assiette*. Des ressources actuellement non taxées pourraient l'être, comme certains types de terres rares utilisées dans la high-tech, ou la chaleur ambiante captée par les pompes à chaleur. Deuxièmement, une *hausse des taux* pour les ressources en tension, comme l'eau. Shanghai, malgré son climat humide, fait face à des défis de qualité et de gestion de l'eau. Il n'est pas impensable que la municipalité utilise l'outil fiscal pour inciter à une consommation plus sobre.

Pour les entreprises, cela signifie que le sujet ne va pas disparaître ; il va probablement gagner en importance. Une entreprise qui se met en conformité aujourd'hui ne règle pas seulement un problème passé, elle se prépare pour demain. Elle construit une résilience administrative et évite les mauvaises surprises. Dans un environnement où la réputation et la gouvernance ESG (Environnement, Social, Gouvernance) sont de plus en plus scrutées, une gestion rigoureuse et transparente de son impact sur les ressources est aussi un atout. Penser "taxe sur les ressources" à Shanghai, ce n'est pas être rétrograde, c'est être前瞻性 (visionnaire).

## Conclusion En résumé, la question « Les entreprises à Shanghai sont-elles souvent concernées par la taxe sur les ressources ? » mérite une réponse nuancée. **Non, ce n'est pas une préoccupation majoritaire pour la myriade d'entreprises de services purs.** **Oui, c'est un risque réel et sous-estimé pour un nombre non négligeable d'entreprises, notamment dans la manufacturing, l'agroalimentaire, l'hôtellerie de luxe ou toute activité impliquant un prélèvement direct d'eau ou l'usage de matières premières minérales.** L'idée reçue selon laquelle Shanghai échappe à cette fiscalité est dangereuse. Comme nous l'avons vu à travers des cas concrets et les pièges administratifs, la méconnaissance n'est pas une excuse face à l'administration. L'objectif de cet article était de fournir aux investisseurs et dirigeants une grille de lecture pratique pour évaluer leur exposition à ce risque souvent invisible. L'importance du sujet réside moins dans le montant potentiel de la taxe (souvent modeste pour une entreprise individuelle) que dans le risque de redressement et de pénalités, ainsi que dans l'impératif plus large d'une conformité totale et d'une gestion responsable des ressources. Ma suggestion est simple : prenez le temps d'un check-up. Passez vos processus et intrants au crible de la liste des ressources taxables. En cas de doute, agissez et consultez. Dans le paysage administratif chinois, la proactivité est toujours la meilleure stratégie. --- ### Perspective de Jiaxi Fiscal sur la taxe sur les ressources à Shanghai Chez Jiaxi Fiscal, après des années d'accompagnement d'entreprises étrangères à Shanghai, nous considérons la question de la taxe sur les ressources comme un parfait exemple de « risque de conformité caché ». Notre perspective est pragmatique. Nous conseillons à nos clients de ne pas se fier aux apparences sectorielles. Une usine high-tech peut y être exposée, tandis qu'une société de conseil en finance ne le sera probablement pas. La clé est une analyse factuelle, pas une supposition. Notre approche repose sur trois piliers. Premièrement, l'intégration de cette vérification dans notre audit de démarrage (*setup audit*) pour tout nouveau projet d'investissement. Deuxièmement, la sensibilisation active de nos clients existants, notamment lors de nos revues fiscales annuelles, en posant systématiquement la question des sources d'approvisionnement en eau et en matières premières. Troisièmement, en cas d'exposition identifiée, nous aidons à mettre en place un processus de déclaration simple et robuste pour éviter les oublis, et nous explorons les dispositifs de réduction d'impôt liés à l'économie circulaire. Nous observons que les autorités de Shanghai portent une attention croissante aux aspects environnementaux de la fiscalité. Bien que les contrôles dédiés à la taxe sur les ressources ne soient pas les plus fréquents, ils s'inscrivent de plus en plus dans des vérifications plus larges sur la performance environnementale des entreprises. Une régularisation volontaire est toujours préférable à un redressement. En somme, notre vision est que gérer ce sujet, c'est bien plus que remplir une obligation technique ; c'est une composante d'une implantation sereine et durable à Shanghai, qui démontre une compréhension fine et respectueuse du cadre réglementaire local dans toutes ses dimensions.